La sélection du double monde

CORINNA BILLE ET YASSEN GRIGOROV, LE PARFUM DE MADEMOISELLE PERSONNE, LA JOIE DE LIRE

Embarquez dans la magie féérique d’une histoire merveilleuse ! Imaginez… vous arrivez au bord d’une rive, vous traversez un escalier de marbre blanc, au loin s’élève un château, où la lumière qui traverse les rideaux dore des meubles mystérieux, où des instruments s’animent comme par enchantement en une mélodie étonnante. Vous y êtes seul.e mais sentez une présence, un souffle, une caresse !

Un prince se promène dans la forêt, faite d’ombres bleues qui lui donnent l’impression de marcher sur les arbres du ciel. Puis attiré par un parfum mystérieux, il pénètre dans la forêt, marchant jour et nuit. A l’aurore, il aperçoit au loin une petite barque, dont les rames semblent s’agiter toutes seules. Arrivée au bord de la rive, l’odeur enivrante le saisit à nouveau ! Curieux et fasciné, il embarque pour l’île de « Mademoiselle Personne ». Le prince la cherche, parcourt les pièces du château, découvre des meubles aux pieds velus, un hamac tressé aux fils argentés et soyeux, des rideaux d’une telle finesse qu’il semble tissés avec des rayons de lunes. Mademoiselle Personne se dévoilera bientôt, et la surprise sera de taille…

Le parfum de Mademoiselle Personne, Corinna Bille et Yassen Grigorov

CORINNA BILLE, LA MONTAGNE DESERTE, MONOGRAPHIC

Le simple

Le simple ramasse des simples, 
Vipérine, mille-pertuis
Gentiane, pensée, genépi, 
Et les noie dans l’alcool. 
La mort ou la vie ? 
Sans dire mot
Il m’a donné
Trois fleurs, 
Comme si c’était son coeur 
Fleuri en trinité.

CORINNA BILLE, SOLEIL DE LA NUIT, MONOGRAPHIC

Les inconnus

Il y a des êtres qu’on voudrait revoir et qu’on ne verra jamais plus.

On les a regardés une fois, eux aussi nous ont regardés, et l’on ne peut jamais plus les oublier.

Ils restent en nous comme un mal inguérissable. Ils restent en nous, immobiles, avec leur âme et leur regard. 

…Celui qui attendait sur la montagne devant un feu de joie. Les flammes lui tailladaient son visage et lui donnaient des yeux de fous. 

Celui qui vendait des livres dans une petite ville d’Espagne. Il les amenait sur une brouette… Il était sale et laid. Et moi à la fenêtre de ma prison, je lui souriais. 

Celui qui montait sur le chemin des vignes, un jour nu de printemps. De loin, j’ai vu, sous son chapeau, briller la douceur d’un secret.

Celui qu’un hiver j’ai rencontré dans une ville pleine de brouillard et de reflets. J’ai cru le reconnaître… or ce n’était que son fantôme. 

Celui que j’entrevis à peine, en pays inconnu, pendant que la voix d’un homme invisible lui criait sa colère… Il avait des yeux immenses et des yeux de paix, sombres et lumineux. Il était plus grand que le monde. Il était plus beau que Dieu. Il savait tout : ce qui fut, ce qui serait.

Et celui-là, je le sais, je ne le reverrai plus. 
De celui-là, je ne peux me guérir.